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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 16:54

ninon-money.jpg"Je suis désolé Madame, nous n'acceptons plus les billets de 500 euros. Et encore moins cinq billets de 500 euros".

 

 

Je jette à ce petit teigneux bedonnant de vendeur chez Pixmania un regard plein de mépris.

Pour le "madame" en premier temps, question de principe puis pour le coup des billets de 500.

A croire que moi, Ninon Gold, fidèle Loup sur les épaules, mini robe noire moulante, crinière relevée en chignon stricte et stilettos sans fin, j'ai un look de trafiquante!

 

Ce n'est pas parce que mon nouveau job me fait manipuler des liasses de billets de 500 euros que je suis un faussaire, arnaqueur de braves français qui cotisent pour leur retraite. Flûte alors.  Moi aussi je cotise après tout! Oui monsieur le juge, je cotise pour me payer un manteau en cachemire Eric Bompart.

 

Il faut savoir qu'après des mois de recherche, j'avais enfin trouvé le métier idéal. 

Assistante personnelle d'un Slovaque gay multi millionnaire qui s'enrichit en créant des sites internet coquins et qui prend plaisir à redistribuer sa fortune.

 

Ma fonction? Faciliter la vie du bonhomme. Trouver la meilleure assurance pour sa Ferrari, lui acheter des valises Hermes, faire recharger ses Montblanc, engager un grand chef français pour lui préparer son quatre heures, faire venir une esthéticienne pour son bouledogue, choisir des bijoux pour ses jeunes amants, le tout dans la plus haute discrétion que je n'ai pas mais que je sais simuler ainsi qu'une grande dose de professionnalismequi se situe surement quelque part entre mes douze centimètres de talons et mon chignon de secrétaire avertie.

Inutile de préciser que le salaire est en conséquence.

 

D'après mes petits calculs financiers, je roule en Ducati Monster, de ma J12 donne l'heure et dévalise French Trotter dans quatre mois d'agréable labeur.

 

Dieu, de tout mon coeur, merci! Je ne sais pas encore ce que j'ai fait pour mériter ça, mais merci.

 

Retour chez Pixmania.

Le teigneux me regarde de son oeil rond.

"Appelez moi le responsable, s'il vous plaît Monsieur" J'insiste sur le Monsieur.

Le nabot me répond qu'il est lui même le responsable, Madame. Je note qu'il prend un délicieux plaisir à prononcer ce dernier mot.

 

Je suis en pleine cellule de crise. Si je rentre chez mon Slovaque sans les cinq Ipad qu'il a commandé, j'échoue dans ma mission. Le Slovaque, déçu, risquerait de me congédier et là, adieu veau vache Monster...

Cette pensée m'effraie. Ne pas perdre ce job, ne pas perdre ce job, ne pas perdre ce job.

 

Je commence à angoisser sérieusement lorsque je me rappelle avoir croiser une BNP sur le chemin! Eurêka! J'ai un plan! Je vais déposer les billets de 500 euros sur mon compte en banque et payer ces fichus ipad avec ma carte visa.

Je suis toute excitée, j'aime lorsque les épreuves de la vie sont si simples.

 

Je file à la banque, me présente à la guichetière, une pauvre femme au regard triste, plein d'ennui et lui dépose les billets l'air mi malicieux mi secret ambiance "Oui, Madame, je suis quelqu'un de très important avec beaucoup d'argent".

La femme s'en contre fiche. Soit.

 

Je sors de la banque et remarque une échelle sous laquelle je passe sans me poser de questions, je ne suis pas superstitieuse.

Sauf qu'à peine arrivée devant le nabot de Pixmania, c'est avec horreur que je réalise que je n'ai pas ma carte visa.

Je tremble. Le nabot me regarde. Je lui explique honteusement la situation. "Retournez à la banque et retirez le tout en billets de 100 euros.

Pas bête le bedonnant. En un instant, toute la haine que j'éprouvais contre lui s'évapore, je commence même à lui trouver un certain charme.

Je sors une seconde fois du magasin et repasse sous l'échelle, juste pour prouver au commun des mortels que je n'ai peur de rien et que je suis invincible..

 

La même guichetière triste. Elle s'ennuie, je vais lui apporter un peu d'action, je nous sens supérieure à la race humaine, moi, mon Slovaque et tous nos beaux billets.

Sauf que lorsque la guichetière me demande ma carte d'identité et que je me rends compte qu'elle n'est pas non plus en ma possession, je fais moins la maline. J'ai beau lui dire que j'ai la carte Séphora à mon nom, la vieille peau ne veut rien entendre. Je lui rappelle que j'ai déposé à l'instant cinq billets de 500 euros sur ce même compte, 

"Je me souviens très bien de vous Mademoiselle, mais pour un retrait, j'ai besoin d'une pièce d'identité Mademoiselle" .

"Mademoiselle". Je la méprise du plus profond de mon être.

Je tremble à nouveau. Rentrer chez le Slovaque sans les ipad et sans les billets, ça me glace le sang.

Je vais être dans l'obligation de fuir le pays, partir dans un petit village d'Amérique Centrale. Me refaire une identité, me cacher d'Interpol et parler espagnol.

Retour à la réalité au guichet de la BNP. Si je m'en sors, je change de banque! Ca grogne derrière moi, des clients impatients. Je ne vais quand même pas chialer!

 

Je décide de partir comme un prince, sors de la BNP la tête haute et m'installe sur un banc en face de Pixmania, au frais, pour reprendre mes esprits. Rien ne va plus. Je lève les yeux au ciel.

"Dieu... Si vous m'aimez comme je vous aime..."

Soudain, un coup de tonnerre et c'est le déluge, sur moi, comme dans une caméra cachée ou François l'Embrouille (sorry si mes références choquent parfois) me balancerait un seau d'eau au visage tout en disant qu'il n'a pas fait exprès. Le ciel est noir, Dieu m'envoie sa foudre, je suis trempée, je vais sûrement en crever mais je suis incapable de bouger d'un poil de Loup.

 

Toutes ces galères, est ce parce que je suis passée deux fois sous cette fichue échelle? Je ne crois pas en ça moi, les chats noirs, les vendredi 13, les cimetières indiens, ça fait tellement de choses à retenir que je préfère croire en une et une seule chose, Dieu. Un Dieu qui visiblement n'est pas de mon coté ce jour là. Je pense au beau manteau en cachemire Eric Bompart qui me nargue. Je pense à mes derniers jours aussi. Car non, je ne fuirai pas en Amérique Centrale, je n'aurai pas le temps, le Slovaque va envoyer ses sbires à mes trousses, je peux déjà sentir leur souffle chaud dans mon cou.

Je me lève d'un bond, je dois repasser sous cette échelle maudite pour conjurer le sort. Tout en avançant vers le lieu du crime, je m'arrête net lorsque je vois un ouvrier replier l'échelle sous mon nez. "Monsieur, avant que vous ne remballiez, est ce que je peux passer dessous une troisième fois?" Phrase que je n'osai PAS prononcer et c'est ainsi que je vis disparaître sous mes yeux le vulgaire objet qui créa la perte de Ninon Gold.

 

Le soleil réapparut en même temps que le vendeur d'Ipad teigneux qui brandit sa carte. Il ne va tout de même pas oser me draguer ce connard de nabot bedonnant!

"Si vous revenez pour les ordinateurs, voici mon nom sur la carte, histoire que je me fasse ma commission, merci Madame".

Je reste sans voix et c'est trempée jusqu'aux os et le coeur gros que je me dirige vers le métro.

 

Arrivée chez le Slovaque, j'ai eu le temps de reprendre confiance. Je vais lui dire la vérité. Après tout, mon histoire est tristement drôle, il se peut qu'il se marre mon Slovaque. Et de toutes façons, je lui rends son argent demain, dès que j'ai remis la main sur cette carte visa de malheur.

Je frappe à la porte de son immense maison de Neuilly sur Seine, espérant qu'entre temps il soit devenu amnésique. C'est le chauffeur-garde-du-corps qui ouvre la porte.

"Le Slovaque (nous le laisserons sous cette identité) est rentré en Slovaquie." Me sort il. "Il ne reviendra plus à Paris, merci pour tout et voilà votre paye de la semaine ainsi qu'une petite indemnité". L'homme me tend une enveloppe et ferme la porte.

 

J'avais envie de lui dire pour les ipad, l'argent, l'échelle et tout mais j'ouvre l'enveloppe et reste bouche bée devant cinq beaux billets de 500 euros.

Y'a une boutique Eric Bompart à Neuilly?

 

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commentaires

A
<br /> Good one, à quand la prochaine :)<br /> <br /> <br />
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A
<br /> égale a toi même ...marrante , maladroite mais tu t'en sors tjs bien...bizz<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Bonjour, ici Francois l'Embrouille, ayant doublé mon nombre de visionnages sur Youtube, je vous offre mon DVD dédicacé. A retirer à la FNAC d'Arbanatz.<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Je vous avais dit discretion-discretion-discretion!<br /> <br /> je sais que dorenavant vous habitez rue sharon !!!<br /> <br /> j'ai 1 million de cousins là-bas<br /> <br /> alors rendez-moi vite mes zeros<br /> <br /> PS : Je sais que vous vous promenez avec le passeport de votre mère !<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Ayant deja doublé mon chiffre d'affaire depuis la publication de votre article,je souhaite vous offrir le manteau en cachemire(ça tombe bien je le solde...)See you soon???<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Vous m'offrez le manteau?? See you NOW!<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Le Loup, mes histoires et le commun des mortels...
  • : Suivez mes histoires, de cellules de crise en missions à haut risque... Mister Muscle ou Mister Brain? Abandon du Loup pour Bio-Man? Ma robe était elle trop courte? Des histoires de nanas qui plairont à nos amis les hommes... Merci à Sarah Hatooka pour ses illustrations.
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